jeudi 30 octobre 2014

Le retour...



Nous voilà revenus à Lagos depuis dimanche soir, après un bref séjour parisien.
Une semaine à mille à l’heure : ouverture à nouveau de cartons, installation dans l’autre appartement (notre mini chez nous en France), visites des familles, amis, courses…
Pas vraiment eu le temps de se poser, nous sommes juste heureux d’avoir partagés quelques heures, un jour ou une soirée, à vos côtés.
Bien que nous ayons toujours ce sentiment de trop peu, nous sommes toujours autant heureux de vous retrouver.

A notre arrivée, notre appartement « Lagossien », était intact. Pas de surprise de moisissure, pas de petites bêbêtes visibles qui auraient pu prendre leur quartier…non tout était bien en place.
Je crois que David sera heureux que je le dise enfin, nous sommes bien chez Nous J

Le premier levé lundi matin à 5.30, a fait très mal aux loulous comme aux parents. Mais Eden était ravie de retrouver sa maîtresse et Ruben ses copains.
Les activités périscolaires ont enfin démarré. Lundi après midi, les enfants ont eu leur premier cours de natation.
Les leçons sont organisées en dehors de l’enceinte de l’école, dans un campound  sur Banana Island, à Océan Parade.
Le nom fait rêvé, mais hormis le fait que le complexe extérieur, piscine, tennis, playground soient fort agréables, les logements qui l’entourent ressemblent juste à nos belles tours de Créteil : chacune a sa couleur vive avec ses nombreux étages !
Malgré cela, une heure de nage en extérieur dans une eau chaude, sous un soleil de plomb, ils en redemandent…
Hier, Eden a goûté au Karaté…Elle est restée peu explicite sur le sujet. Nous savons juste qu’elle était très déçue de ne pas « avoir fait la bagarre » J.
Quant à Ruben, il enfile son kimono de Judoka cet après midi.

A défaut de cours de tennis organisés, David a enfilé hier soir son maillot de coach !
Grâce au saut de balle de Papi Jacques, nous avons eu chacun notre heure de cours. Coups droits, revers, croisés, longs de ligne, services…il m’a fait courir et j'ai transpiré comme j'aime.
Aurore et Sylvia, je suis prête pour un prochain défi J
(Nous espérons pouvoir récupérer le filet de tennis de tonton Yoni lors de notre prochaine visite parisienne…)

Parallèlement à cet emploi du temps très sportif, j’ai donné mon premier cours de français hier !
Moi qui ne connaissais plus la boule au ventre, j’ai redécouvert cette sensation horrible depuis lundi.
Je ne pensais pas qu’une matinée de cours allait me susciter un tel stress.
Quelques heures de préparation, de lecture, et mardi soir, je me sentais prête.

Nous partons directement vers Lekki après la dépose des loulous à 7.30 (quartier plus éloigné que VI ou Ikoyi où nous restons la majeure partie du temps.)
Nous avons environ 30 minutes de voiture avec les embouteillages, ce qui me laisse du temps pour arriver, puisque ma première leçon est à 8.50.
Au bout d’un bon quart d’heure, nous passons plusieurs ronds points, j’avoue reconnaître vaguement mais sans grande assurance, et je vois mon Nnamdy douter fortement de l’endroit où se situe l’école. 
Il a oublié…il n’ose pas clairement me le dire, mais je le vois bien et moi je suis incapable de l’aider.
Ma boule au ventre s’accentue, je vois l’heure avancée, bien évidemment je n’ai pas l’adresse avec moi…juste au pire le numéro du directeur de l’école pour lui dire mon retard.
Nous décidons de prendre une route, puis finalement faisons demi tour, empruntons une autre pour nous retrouver à touche touche dans les bouchons.
Il est déjà 8.15…je boue au fond de moi.
Nnamdy décide finalement de demander à un autre automobiliste s’il connaît l’école SS Peter and Paul School. Je comprends difficilement la réponse en dialecte local.
Nous revenons finalement sur la première route empruntée, et ne prenons pas la première à gauche mais la troisième.
Je reconnais...l’Ecole est tout prêt. Ouf, il est 8.40, je suis à l’heure !!

Le directeur John me confie mon listing d’élèves pour l’appel…Euh, quel est le nom, quel est le prénom ?
Je longe les différentes salles de classe, John s’arrête devant une porte Year 5 B ( équivalent CM1)…j’y suis, c’est ma classe.
Lors de mon entrée, tous les élèves se lèvent. J’ai le droit à un "Good Morning" et pour certains à un « Bonjour, Ca va bien, merci »…Je pose mon sac, un élève se propose pour essuyer le tableau.
Ca y’est j’y suis, j’ai ma craie blanche dans les mains et le sourire aux lèvres, je me lance…: « Bonjour, je m’appelle Madame Aurélie ».
Plus de boule aux ventres, un plaisir fou à partager ce que j’avais préparé. (Merci à Stefie pour ses conseils avisés de professeur. )
Pour la plupart, ils ont l’envie d’apprendre. N’hésitent pas à participer. Parfois très actifs voire même trop, je suis obligée de demander le silence, ou le « Assis toi… ».
Après la présentation basique de « je m’appelle, comment tu t’appelles ». Nous avons balayé les règles de vie de la classe avec des mots de vocabulaires, finalement bien connus (« écoute, écoutez, regarde, regardez…).
Pour finir, j’avais emporté une enceinte et je leur ai fait écouter puis chanter notre traditionnel alphabet, version Chantal Goya. Ils étaient au top, et moi j’ai eu la chanson toute la journée dans la tête.
Dès que la sonnerie a retenti, ils se sont tous aglutinés sur moi. Il fallait me toucher, toucher mes cheveux, mes affaires...j'ai eu du mal à avoir le dessus. Certaines élèves m'enlaçaient de manière affectueuse. Tellement émouvant et effrayant à la fois!
Je parviens difficilement à rassembler mes affaires, leur maître arrive et fait régner en un instant un silence glacial en classe.
Je quitte l'école, fatiguée, et oui je comprends mieux maintenant les professeurs qui sont vidés après leurs heures de cours…l’énergie dépensée était à son maximum mais je suis ravie, heureuse de m’être lancée dans cette aventure.
J’ai hâte de les retrouver la semaine prochaine.





samedi 11 octobre 2014

L'emménagement


Quelle n'a pas été ma joie quand jeudi soir, nous avons eu la confirmation ferme et définitive de la mise à disposition de l'appartement et de la livraison du container au domicile !
Excitée, heureuse, nous allons enfin pouvoir poser nos 12 valises, retrouver nos meubles, nos lits, notre déco, nos vêtements, les jouets...ce qui va permettre de nous reconstituer notre chez nous !

Quand nous arrivons dans le Compound, un container est déjà là...Et apparemment selon la facility Manager*, ce serait le nôtre !
Heu...comment lui dire...nous avons déménagé de Chypre fin mai, cela fait donc maintenant 4 bons mois, mais je me souviens comme si c'était hier du départ de toutes nos affaires dans Notre container...et ce container ici la devant moi n'est pas le nôtre !
C'est simple, celui ci est bleu et petit alors que le notre est bordeaux et fait au 
moins le double de celui ci.

* Coordinateur en charge des différents services dans le Campound




Container Chypriote

Maria devant notre container à Lagos
Je commence à me dire, que c'est sur ils ont dû inverser les containers au départ de Limassol. Nos affaires pour Lagos sont finalement partis pour Paris et que celles de Paris sont ici.
Je demande à faire ouvrir le container. Normalement, celui ci doit être scellé, mais là ce n'est pas le cas !
Lorsque la porte s'ouvre, je suis décomposée mais le premier carton indique Lagos et je reconnais l'écriture de mon doudou...ouf, coup de stress inutile, pas de doute ce sont bien une partie de nos affaires.
Je comprends difficilement ensuite que finalement, ils ont déchargé le container chypriote car ils ne pouvaient pas l'emmener jusqu'ici au vue de sa taille.

L'équipe de déménageurs n'est pas encore sur les lieux, heure d'arrivée prévue entre 9.00 et 930 Finalement, ils n'arriveront qu'à 10.00...c'est çà aussi le charme de l'Afrique :)
Dans l'appartement, il fait chaud, moite et humide et surtout la majorité des boiseries/portes/placards sont tachetées de moississure ! Humm, tout ce que j'aime...

Un ménage de fond s'impose (ça je sais faire), la mise en route de la climatisation aussi, heureusement que Maria (la femme de Michel, collègue de David) et Christie notre nanny, m'accompagnent.
La tâche est tellement grande, que finalement nous n'aurons pas le temps de terminer avant l'arrivée des déménageurs.
Les premiers cartons arrivent, je coche le listing...Nous en avons 174 !
Pièce par pièce, les cartons s'empilent...dès que je ne sais pas trop ce qu'ils contiennent, nous avons la chambre " the last one in your left", en gros la chambre dépotoir :)...

Le premier container se vide finalement rapidement.
Pendant, l'attente du second, nous ouvrons avec Maria les cartons de gros meubles...et là c'est le drame! Mon meuble télé mal protégé, est moucheté de moisi, le lit d'Eden quasi neuf plein d'éclats de peinture ont sauté, le gant de cuisine rongé de champignons...les joies du déménagement, du stockage dans un pays à fort taux d'humidité. 
Heureusement, que certains mobiliers ont été mieux protégés que d'autres.

12.00, il est l'heure d'aller chercher les petits à l'école.
Je n'ai rien prévu pour leur repas de midi, si j'y vais je ne suis pas revenue avant 13.30, je décide alors d'envoyer Christie, la nanny.
Premier jour pour elle, dans notre famille.
Je lui donne les consignes pour le repas du midi : acheter 5 paninis à la cafétéria de l'école. 
Je lui confis 2000 Nairas et lui dis dis qu'elle n'en n'aura de toutes les façons que pour 1750 N.
Elle me regarde alors avec de gros yeux, j'ai l'impression qu'il y'a quelque chose qui ne va pas. 
Je répète à nouveau, mon accent n'est pas non plus tip top,  lui redemande si elle a compris, et me dit que oui.

Pendant ce temps, Maria et moi déballons chaque carton, tentons de trouver la place optimale pour chaque élément.
C'est alors que je reçois un appel de Nnamdy, en fond sonore les enfants qui hurlent...Il me demande à quel supermarché il doit acheter de la nourriture aux enfants !
En fait, Christie n'avait rien compris, les "yes, m'dame, yes m'dame..." n'était que pour me rassurer ...
Je comprends maintenant aussi pourquoi elle m'a regardé avec des yeux tout rond, quand je lui ai dit qu'elle n'en aurait que pour 1750N pour 5 paninis ( soit environ 13 euros)...ici le sandwich est plus autour des 800 N l'unité !
Enfin, passons sur ce premier malentendu, il va falloir que je fasse des phrases courtes et très simples !

Les enfants heureux comme tout à la découverte de leur nouveau chez eux. 
Les deux ouvrent leur carton avec émerveillement, c'est comme à Noël. Chaque paquet contient quelque chose de précieux avec la même phrase qui revient sans cesse : " ah oui, c'est vrai, j'avais oublié que j'avais ça :)))".
Comme quoi pas besoin de se casser la tête pour les cadeaux...il suffit juste de remballer l'existant dès maintenant pour leur redonner dans 2 mois.
Il est déjà bien tard, il faut maintenant s’attaquer à monter les structures de lits, commodes…
Sur une équipe de 9 déménageurs, seulement 2 sont capables de monter du meuble Ikéa.
Et oui, ici, Ikea n’existe pas, et son montage nécessite une formation technique.
David de passage, décide d’accompagner sur le plus grand chantier : le Lit de Ruben.
Un lit Mezzanine avec étagère…Pour avoir monté ce lit la toute première à Nogent sur Marne, Tonton Jojo ne nous contredira pas, ce n’est pas une tâche aisée !



Au bout d’une heure, l’équipe managée par mon doudou muni de ses photos pour aider le puzzle géant, le lit est tant bien que mal construit.
Seulement, comme à chaque montage (nous en sommes au 3ème maintenant), il y’a toujours ce petit reliquat de vis qui ne trouve plus leur place ?! Le lit supporte vraisemblablement encore le poids de mon Rubenou…mais fera t il un prochain déménagement, çà c’est moins sur J.

Malgré une organisation plutôt rodée, et une efficacité certaine, nous ne pouvons rester dormir dans l’appartement…Creuvée, éreintée, par cette journée, nous rentrerons alors à l’hôtel.

Samedi, c’est Kippour, et pour la seconde année consécutive, je n’accompagnerais pas mon cher et tendre dans son jeun.
D’une part, car nous sommes finalement que tous les deux à s’occuper des petits, pas de synagogues où aller prier (nous attendons encore la réponse de l’ambassade d’Israël pour l’organisation des rites religieux), pas de famille avec qui partager, et aussi un gros emménagement à la clé.
Je poursuis donc l’emménagement seule sur cette journée, pendant que maman lili déballe, les enfants sont heureux de jouer déjà dans leur chambre !


Seulement dimanche matin, nous quittons notre première maison "l'hôtel intercontinental".
Muni de nos 12 valises, une entière de linge salle, nous disons bye bye au gentil personnel...
Heureusement que notre voiture est spacieuse.












Heureusement que nous avons eu Lundi et Mardi dernier de férié ici (fêtes musulmanes), pour avancer ensuite ensemble sur notre installation. 

Un semblant de déco posé au mur, encore quelques cartons dans la pièce «  the last one in your left », lundi soir nous étions quasiment installés. En tout cas, nous avions recréé notre petit cocon.
Nous avons même reçu nos premiers invités pour fêter dignement, avec un fraisier (fait par un pâtissier français de l’intercontinental), les 34 ans de David.
Pas de raclette pour ce 6 octobre, car nous préférons ouvrir la saison, comme à notre habitude avec nos amis français. A dans une semaine donc, préparer vos poilons.

Le Bilan à Mardi 7 au soir :
  • Reste 6 cartons et la chambre 4 à aménager
  • Moins d’une dizaine de cadres à poser au mur
  • Des rideaux impératifs à mettre aux fenêtres, car ici les volets n’existent pas
  • Un sentiment d’être enfin chez soi, nous sommes heureux !


Pour les plus curieux, vous trouverez quelques photos de l'appartement, dans la rubrique photo ...

jeudi 9 octobre 2014

Deux facettes de Lagos...




Independance Day


1er Octobre


Tout comme à Chypre, nous avons fêter le jour de l'indépendance du Nigéria.
Ancienne colonie anglaise, le 1er octobre 1960, le Nigeria obtient son indépendance et devient membre du Commonwealth et de l'ONU.

Les préparatifs de cette journée, c'est à dire la veille, se sont faits de manière festifs : décoration des magasins, banderole verte et blanche à l'école, présence du drapeau Nigérian sur les tables de l'hôtel...




On aurait pu croire à l'annonce d'une Enorme Party. J'imaginais déjà les belles Nigérianes dansées dans les rues, se déhanchées aux sons des tams tams.
A l'école, les enfants sont arrivés en habit traditionnel. Trois ethnies principalement sont représentées : les Haoussa, les Ibos et les Yorubas. Chacun ont une tenue différente selon leurs origines.
Pour Ruben et Eden et comme pour de nombreux Oyibos*, par défaut, ils ont enfilés leurs shorts verts et Ts blancs. 
Magnifiques tissus, tons colorés, coiffes sur mesure, nous avons tous les 4 admirés les belles tenues locales et on s'est promis que l'an prochain, nous en aurions une ! 


Au réveil, excitée par la découverte d'une journée différente, je propose à David et aux enfants d'aller voir les chars défilés dans les rues ou bien les animations diverses dans la ville.
Quelle ne fut pas notre surprise et déception, quand j'ai demandé à Nnamdy de nous y conduire !

Jour chômé pour l'ensemble des compagnies, très peu de commerces sont ouverts ou bien seulement le matin, nous avons découvert un autre Lagos...
Rien, il n'y a Rien d'organiser ici à Lagos, pour cela, il faut aller à la Capitale à ABUJA ( 1 heure d'avion de Lagos).

A défaut de festivité, la circulation est facile, les rues sont quasi désertes voitures et piétons absents...Nous apprécierons juste le Calme pendant une journée.








* Personnes blanches en Yoruba