lundi 10 novembre 2014

Balogun, Lekki...des marchés

La semaine dernière a été riche en découverte de marchés locaux.

Le premier visité a été celui de Balogun...


Vous avez besoin de quoique ce soit : produits ménagers, vaisselles, tissus, vêtements, chaussures,...ici il n’y a qu’un endroit où aller Balogun Market.
Balogun Market est sans doute l’un des plus grand marché de Lagos.
Sa particularité est que l’on trouve tout, à la condition bien sûr de savoir où aller.
Chaque produit ou plutôt catégorie de produits a son quartier.
Il y’a donc à l’intérieur de ce même marché, des dizaines d’autres marchés en fonction de ce dont vous avez besoin.
Bien que larges au début, les rues se transforment très rapidement en ruelles sinueuses qui se multiplient.
Les échoppes à ciel ouvert ou non se côtoient par centaines, très rapidement on ne sait plus ou donner de la tête.

Me voilà donc là, lundi dernier accompagnée de Karine, Diana, et Dina la voisine de Karine.
Karine, Moi et Diana
Sous les conseils avisés de Karine, ayant déjà été au marché un mois avant, nous sommes habillées le plus simplement possible, chaussures fermées au pied (au vue de la pluie qui est tombée, il valait mieux), sans artifice. Les bagues, bijoux, montres sont restés à la maison. Petites pochettes en bandoulières, et billets méticuleusement rangés afin de pouvoir payer sans rien ne faire tomber.





Diana et Dina

En terme de sécurité, l’endroit nous est autorisé avec toutefois beaucoup de prudence. Dans une semaine, il nous sera déconseillé pour toute la période des fêtes, où les risques dus aux besoins d’argents sont plus croissants.
Dina est notre passe partout et surtout notre guide pour cette matinée. Elle est tout d’abord congolaise (plus facile pour toutes les négociations) et elle connaît le marché comme sa poche.
Heureusement, car il a été impossible de se repérer dans cette immensité.
Parmi la foule de locaux, nous nous frayons des chemins, nous nous suivons à la queue leu leu sans jamais perdre de vue l’une d’entre nous.
De part et d’autres, on attend dire «  Oyibos, Oyibos ».
Les « Oyibos », c’est nous « les blancs en Yoruba. Il ne vaut mieux pas être Agoraphobe J.
Objectif premier,  l’achat de paillasson pour Karine et Dina puis accessoires décoratifs pour la fête de samedi soir (Karine fête ses 40 ans.)
Les endroits sont diamétralement opposés, nous traversons donc plusieurs quartiers, les plus impressionnants sont ceux de la « coiffure afro » : des centaines de têtes sur chaque devant de stand, les perruques brunes, bouclées, lisses, longues ou courtes, les cosmétiques huile, shampoing, crème…le business a l’air très porteur.
Mon préféré restera celui des tissus, où je n’ai su donner de la tête sans malheureusement m’arrêter car le temps jouait en notre défaveur (aller chercher les enfants à 12.20).
Des tissus au mille couleurs, des motifs plus beaux les uns que les autres…cela reste évidemment typé africain, il faut donc aimer, mais les étales sont tout justes magnifiques, et il me sera difficile d’y résister quand je reviendrais.
J’ai déjà le couturier, les modèles en tête (jupe droite de ma garde robe que j’adore, petite robe de plage d’Eden), il reste à trouver deux jolis tissus.
Après plusieurs négociations, Karine a bien trouvé tout ce dont elle avait besoin : ballons, cotillons, décorations de table…
Il est temps de retourner à la voiture sinon les enfants vont attendre à l’école !
Le montant de l’emplacement parking nous fait monter au ciel : 500 nairas soit 2,5 euros…(ce qui peut vous paraître peu, mais lorsque l’on sait que le smic est à 19000 nairas= moins de 100 euros, c’est cher !). Dina refuse de payer, elle vient ici chaque semaine, se gare au même endroit et ne paye que 300 euros. Pourtant l’homme ne se démonte pas et nous montre même les souches des tickets à 500 ! Mais Dina est plus difficile à berner, et lui tendra les 300 ou rien !
Et oui ici, tout est sujet à arnaque, même les souches de tickets diffèrent en fonction de ta couleur de peau…c’est incroyable.
Enfin, ceci nous empêchera pas de revenir avec de belles images en tête et d’y retourner dès que les consignes de sécurités seront plus favorables.


Karine en pleine négociation

Diana



Lekki market ( mais pas celui que les "oyibos" s'approvisionnent, celui de ma nanny :))

Dès lors que je lave mes fruits et légumes, Christie (ma nanny) me parle du marché de Lekki où elle s'approvisionne, où elle allait faire les courses pour ses anciens patrons. 
Christie, ma nanny.
Lekki étant légèrement en retrait de VI et Ikoyi, ce marché local reste plus accessible et les fruits et légumes sont sensiblement moins chers.
Je propose donc à Karine, mon acolyte lagossienne de nous suivre, afin qu'elle fasse elle aussi de bonnes affaires.
Nous voilà donc, jeudi dernier, en chemin pour Lekki Market.
Christie nous indique le chemin, et Nnamdy nous dépose juste devant.
Le marché est en fait complètement cloisonné, sorte de labyrinthe où les échoppes sont collées les unes aux autres, abrités par des toiles ou tôles rouillées.
Pour de l'aventure et du local, nous sommes servies:)
Le sol est gadouilleux, les eaux usées circulent ou non dans quelques goulets là où nous marchons.
Dès notre entrée, les odeurs se multiplient.
Produits détergents, légumes/fruits pourris, poissons séchés, eaux usées, sang séché...sincèrement des odeurs indescriptibles qui pourraient s'apparenter en pire à celles du souk de Fez (au Maroc), si vous connaissez.






Nous nous faufilons, je m'excuse auprès de Karine, car là, nous sommes vraiment en pleine immersion et je ne sais pas si cela lui plait vraiment. Tant bien que mal, nous arrivons au stand. 
Quelle n'a pas été ma déception, les fruits n'étaient pas beaux, les salades flétries, les tomates bien trop mures...l'arrivage du frais est apparemment pour midi...je ne veux pas paraître "chochotte" auprès de Christie, et utilise la bonne excuse qu'on peut pas attendre jusqu'à midi.
Nous continuons notre découverte, Christie achète pour elle.
Graines, légumes locaux, et de la sauce tomate. Pour la sauce, elle donne 50 Nairas, et le marchand lui verse le liquide dans une petite bouteille plastique récupéree.
Christie nous propose ensuite, d'aller voir le stand viandes et poissons, pour une prochaine fois !
Même si Karine et moi savons déjà qu'il n'y aura pas de prochaine fois, nous nous voyons difficilement refuser.
L'odeur de bidoche crue, de sang coagulé et de volailles pas fraîches s'intensifient, on y arrive...
Un homme est en train de découper un mouton...
Pas de doute, c'est bien Halal, les moutons entiers sont étalés sur une table de fortune, la gorge tranchée.
Les poulets vivants encore en cage, côtoient ceux qui sont en train d'être plumés, ou encore carrément, les morceaux de cuisses, et de cous disposés sur des bouts de cartons dans l'attente d'être vendus.
La poissonnerie est juste derrière...j'avoue, c'est la première fois que je ne me sens pas très à l'aise.

Ici, l'hygiène telle que nous la connaissons est nulle, sous la chaleur, l'humidité permanente sans aucun moyen de conservation, je songe à la perte conséquente de vivre qu'ils doivent avoir chaque jour.
Jusqu'ici, la pauvreté n'avait pas été flagrante...des mendiants oui, des batisses de tôles par milliers..mais  là, cette visite dans ce milieu insalubre...on oublie que ce quotidien reste majoritaire pour une grande partie des Nigérians !




Lekki market artisanal...

Après cette épopée, c'est le coeur serré et l'estomac noué, que nous nous dirigeons avec Karine au Lekki Market artisanal.
Autre marché, où l'on peut trouver tout l'art "fait main" du Nigéria.
Un peu de shopping dans un lieu moins difficile !
Des centaines de stands sont juxtaposés : sculpture, peinture, objets en bois, bijoux, meubles...que de belles choses.
Karine avait repéré, il y'a un mois une sculpture...elle y est toujours et elle compte se l'offrir pour son anniversaire.
Une belle négociation pour elle de 20 minutes...elle en tira la moitié du prix proposé : well done.
Quant à moi, j'ai craqué pour le traditionnel Bracelet et masque léopard : marques de fabriques du Nigéria en métal brossé turquoise...ainsi qu'une suspensions en perles et graines...premiers achats locaux.
Un tas de trouvailles dans ce marché, à refaire avec plus de temps, c'est sur !

Masque léopard et bracelet Nigérian

Suspension en graines et perles




8 commentaires:

  1. Quel dépaysement! Ca doit faire tout drôle, bisous ma copine ;-)

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  2. Bonjour, je suis sur le point de décrocher une mission de deux ans à Lagos. Je ne connais pas du tout le pays (mon expérience africaine est au Gabon, au Congo Brazzaville et en Afrique du Sud). J'aurais aimé avoir quelques renseignements supplémentaires avant de prendre ma décision. Nous est il possible de discuter via mail? Vous pouvez me joindre sur frepecaud#free.fr (remplacer # par "arobase", système utilisé pour éviter le piratage de mon adresse). Merci d'avance et en espérant votre accord pour correspondre. Bien cordialement. François R.

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  3. Bonjour
    Étant sur le point de prendre la décision de partir à lagos j'aimerai entrer en contact avec vous si cela vous ai possible

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    1. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

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    2. Bonjour Elodie,

      Avec du retard, et j en suis désolée, je reste joignable avec plaisir par email à l'adresse suivante : altaurelie1981@gmail.com. A très vite et peut être déjà à Lagos !!!

      Vous pouvez me

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  4. Bonsoir,
    Je suis tombée tout a fait par hasard sur votre blog. Merci pour ce partage d'informations :-)... mon mari vient de m'apprendre qu'on partait en expat familliale avec notre fils de 12 ans pour la rentrée de Septembre.... A Lagos... alors du coup un peu inquiète quand même, j'aurais pleins de questions sur l'organisation, les choses que l'on trouve ou pas là bas...le genre de question que l'on se pose lorsqu'on vient apprendre que son prochain chez moi sera là bas....
    J'espère avoir de vos nouvelles bientôt.

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  5. maman sa fais depuis 2015 que tu recarde pas ton blog

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