dimanche 28 septembre 2014

L'intégration



Une petite semaine que les enfants ont repris l’école et nous avons déjà pris certaines habitudes.
Le chemin de l’école est connu. En l’espace de quelques jours, les enfants ont leurs nouveaux repères : instituteurs, amis, driver, hôtel...
Pour le moment, nous notons un point important et différenciant de Chypre, au sujet de l’école.
Notre Eden n’est plus sur les bancs des « punis. ». A Chypre, très souvent lors des sorties de classe, j’avais une remontrance de la part de la maîtresse avec Eden isolée avec son accolyte Louka)…
Ici Eden n’a pas encore trouvé son complice de bêtises, ou alors ce serait-elle assagie ? …(enfin, nous avons quelques doutes, sur la seconde éventualité.)




Enfin, tout paraît naturel pour eux.
Lorsqu’on s’inquiète du dépaysement que vont subir les enfants,  je me dis que nous nous cachons derrière ce prétexte pour voiler nos craintes d’adultes…

Ruben et Eden ne présentent aucun signe de mal être, je les trouve même heureux.

Ils tentent de parler anglais, et chaque jour nous remarquons des progrès.
Ruben s’applique à donner nos déplacements à Nnamdy, ou commander boissons, repas à l’hôtel J
Je surprends Eden avec de nouvelles phrases « Are you ready ? I am waiting… »
Les deux sont volontaires dans l’apprentissage et l’assimilation semble rapide.

Maman Lili profite de chaque moment de libre pour ses activités sportives ou rencontrer de nouvelles personnes.
1er tennis jeudi dernier, participation à l’activité marche sur Banana Island (j’ai repéré un petit parcours de course à pieds J), réunion Café rencontre de Lagos accueil…
Petit à petit l’oiseau fait son nid.

Côté travail, plusieurs opportunités me semblent envisageables :

La première avec Lagos Accueil (association de Français vivant à Lagos).
Depuis peu, le gouvernement Nigérian a imposé l’apprentissage du Français dans les écoles primaires Nigérianes.
L’association a actuellement deux partenariats avec des écoles locales, sans moyen.
Il recherche ainsi des volontaires bénévoles pour enseigner le Français, à hauteur de quelques heures par semaine.
Bien sûr, ceci nécessite implication, préparation des cours, pédagogie…mais ceci ne m’effraie pas au contraire. L’enseignement m’a toujours attiré, aurais je maintenant les compétences ?...
Avant de me lancer, j’ai demandé à rencontrer le directeur d’école pour connaître exactement leurs attentes.
J’ai donc RDV mardi…

            La seconde opportunité, est une idée qui murit déjà depuis notre arrivée.
Lors de nos après midi piscine à l’hôtel avec les enfants, j’ai pu remarquer que peu de Nigérians sont à l’aise dans l’eau.
Malgré leur éducation, statut professionnel élevé, ils n’ont jamais appris à nager.
Tout d’abord, il n’y a aucune piscine municipale à Lagos, rare sont ceux qui ont une piscine dans leur résidence, et l’océan est bien trop dangereux pour s’y baigner.
Hier samedi,  alors que nous profitions une fois de plus des joies de la piscine, une femme nigériane d’une 30ène d’années, maillots de natation et bonnet de bain sur la tête,  se met à l’eau.
On aurait pu croire que la nage n’avait pas de secrets pour elle, pourtant c’est avec grande difficulté qu’elle arrive de l’autre côté du bassin, tout essoufflée.
David et moi, nous ne pouvons nous empêcher de lui demander si tout va bien !!
De fil en aiguille, nous commençons à échanger. Elle s’émerveille devant Ruben et Eden qui semblent si à l’aise dans l’eau.
Je lui donne naturellement quelques conseils, et lui propose même de l’aider à nager sur le dos.
Lui tenant la tête et le haut des épaules, nous faisons ainsi la longueur toutes les deux.
Je n’hésite pas à la corriger, elle semble réceptive à chaque conseil.
Nous recommençons, je lui indique quelques exercices qui peuvent lui faciliter la flottaison. Je lui vente aussi les bienfaits d’avoir des lunettes de piscine, lui en prête même une paire.
Elle semble très satisfaite et apprécie même ces nouvelles longueurs.
C’est là qu’intervient le côté business de mon doudou : «  Pourquoi ne lui proposerais-tu pas de lui donner des leçons ? »
Heu…comment dire, j’ai beaucoup beaucoup nagé, je corrige mes enfants, ai pu observer aussi les différents cours de natation qu’ils ont eumais de là à apprendre à nager à des adultes ?
Biensur, David est beaucoup plus confiant et serein... « il est vrai que ces 15 mn d’apprentissage m’ont paru simples et innés »
Notre après midi se passe, avec une seule obsession « j’ose, je propose ou pas… »
Il a suffit que j’aille aux toilettes, David avait déjà récupérer le numéro de la copine (« de mon élève »), qui a observé de son transat « le pseudo cours ».
Elle ne sait pas du tout nager et serait intéressée pour prendre des leçons !!
Quand à moi, au même moment, je me lance, et propose finalement à mon élève, de lui donner des leçons, si elle désire continuer.
C’est avec grand plaisir qu’elle me donne sa carte et nous échangeons nos numéros.
Je lui dis que je reviendrais vers elle, dès que nous aurons notre appartement avec la piscine.

Affaires à suivre…(David a déjà lancé l’édition de mes cartes de visites J …)