mercredi 15 avril 2015

Les élections


Après avoir été repoussées d’un mois et demi, les élections Nigérianes sont enfin terminées.
Fin mars, c’était pour les présidentielles, et we dernier, les Nigérians élisaient les gouverneurs.

Depuis janvier, nous sommes dans cette attente latente de ce qu’il va se passer : y’aura t’il émeutes ? Contestations ? Rebellions ?
Ici, il est difficile d’accepter sa défaite sans violence. Tout est sujet à la polémique. Pas de réelles statistiques, lorsque l’on sait que le recensement de la population est déjà très limité.
« La folie de la démocratie africaine est qu'elle se limite à des élections. La démocratie en Afrique est le plus souvent réduite à la propagande électorale et à des élections, sans oublier que la plupart des élections en Afrique ne sont ni libres ni équitables. »
Par quelques ruses que ce soit, un citoyen peut facilement voter deux fois ou alors donner sa carte (donc sa voix) contre quelques nairas.
Dans un pays où la corruption est reine, il est difficile de savoir ce qu’il va se passer.

Les préconisations de sécurité de l’ambassade et des entreprises ont été très largement prises au sérieux et respectés :
- « Quarantaine durant le WE des élections », pas de circulation autorisée, on reste chez soi.
- Faire un stock de nourriture et d’eau sur plusieurs jours au cas où l’interdiction de circuler se prolongerait.
- Respecter les couvres feu pour la veille du scrutin et le jour du dépouillement.
- Ecole fermée le jour du dépouillement (le lundi)

Ah, il est vrai, que ce climat n’inspire pas vraiment la zen attitude, mais nous concernant lors du premier tour, nous étions plutôt étonnés de voir le stress que certains expatriés pouvaient emmagasinés, jusqu’à ne pas mettre leurs enfants à l’école deux jours avant et deux jours après le scrutin. Une petite minorité avait même préparé leur sac d’appoint et se tenait prêt en cas d’éventuelle évacuation du pays !
Sujets de toutes les discussions, à l’école, dans la rue, avec sa nanny ou son chauffeur, tous étaient partagés entre la victoire de BUHARI ex militaire aux commandes du parti APC (ancien dictateur dans les années 80) ou de la réélection de Good Luck Jonathan pour le PDP.

La campagne présidentielle fût rude. Affichages permanents dans la rue, camions balais qui balancent des tracts, objets publicitaires (nourritures non périssables, crayons, autocollants…) aux couleurs de son parti, manifestations dans les différents QG…une ambiance hors du commun !


Campagne PDP 

Paquets de pâte à la couleur de PDP

Finalement, plus de peur que de mal…le WE que tout le monde appréhendait tant, s’est déroulé sans histoire.
Entre jeux de société, piscine avec les enfants, nous avons pu suivre pas à pas le déroulement via nos connexions internet.

Un jour de scrutin supplémentaire, car le samedi apparemment certains bureaux n’étaient pas en mesure d’accepter des votants (et oui il n’y a qu’en Afrique que cela peut se produire).
Le dimanche a donc été un jour de vote supplémentaire.
Le dépouillement s’est fait pas à pas jusqu’au mardi, avec une annonce de victoire certaine du parti adverse donc l’APC. Muhammadu BUHARI est élu nouveau président du Nigéria.
Emeutes quasi nulles, sauf dans quelques provinces du Nord, Good Luck Jonathan, président sortant a fait grand acte de démocratie. Dans une  adresse à la nation le mardi soir, Goodluck Jonathan a convié les Nigérians à l’unité. Il a appelé ses militants à accepter le verdict des urnes et de tout faire pour préserver les intérêts supérieurs du Nigéria qui sont les plus importants.

A nouveau calfeutrés dans nos campounds, journées bien longues pour toute la famille, le week dernier fût aussi très calme.
Les gouverneurs de l’APC ont été élus sans surprise en grande majorité.

Voilà, donc le Nigéria au main, de l’APC.
De grands espoirs de changements sont espérés par la population Nigériane, dans cette victoire. 
Qu’en sera t-il vraiment ? Je ferais peut être le point avec vous dans 4 ans, à la fin du mandat :) … ….
















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