Nous voilà revenus à Lagos depuis dimanche soir, après un bref
séjour parisien.
Une semaine à mille à l’heure : ouverture à nouveau de
cartons, installation dans l’autre appartement (notre mini chez nous en
France), visites des familles, amis, courses…
Pas vraiment eu le temps de se poser, nous sommes juste
heureux d’avoir partagés quelques heures, un jour ou une soirée, à vos côtés.
Bien que nous ayons toujours ce sentiment de trop peu, nous
sommes toujours autant heureux de vous retrouver.
A notre arrivée, notre appartement « Lagossien »,
était intact. Pas de surprise de moisissure, pas de petites bêbêtes visibles
qui auraient pu prendre leur quartier…non tout était bien en place.
Je crois que David sera heureux que je le dise enfin, nous
sommes bien chez Nous J
Le premier levé lundi matin à 5.30, a fait très mal aux
loulous comme aux parents. Mais Eden était ravie de retrouver sa maîtresse et
Ruben ses copains.
Les activités périscolaires ont enfin démarré. Lundi après midi, les enfants ont eu leur premier cours de
natation.
Les leçons sont organisées en dehors de l’enceinte de
l’école, dans un campound sur Banana
Island, à Océan Parade.
Le nom fait rêvé, mais hormis le fait que le complexe
extérieur, piscine, tennis, playground soient fort agréables, les logements qui
l’entourent ressemblent juste à nos belles tours de Créteil : chacune a sa
couleur vive avec ses nombreux étages !
Malgré cela, une heure de nage en extérieur dans une eau
chaude, sous un soleil de plomb, ils en redemandent…
Hier, Eden a goûté au Karaté…Elle est restée peu explicite
sur le sujet. Nous savons juste qu’elle était très déçue de ne pas « avoir
fait la bagarre » J.
Quant à Ruben, il enfile son kimono de Judoka cet après
midi.
A défaut de cours de tennis organisés, David a enfilé hier
soir son maillot de coach !
Grâce au saut de balle de Papi Jacques, nous avons eu chacun
notre heure de cours. Coups droits, revers, croisés, longs de ligne, services…il
m’a fait courir et j'ai transpiré comme j'aime.
Aurore et Sylvia, je suis prête pour un prochain défi J
(Nous espérons pouvoir récupérer le filet de tennis de
tonton Yoni lors de notre prochaine visite parisienne…)
Parallèlement à cet emploi du temps très sportif, j’ai donné
mon premier cours de français hier !
Moi qui ne connaissais plus la boule au ventre, j’ai
redécouvert cette sensation horrible depuis lundi.
Je ne pensais pas qu’une matinée de cours allait me susciter
un tel stress.
Quelques heures de préparation, de lecture, et mardi
soir, je me sentais prête.
Nous partons directement vers Lekki après la dépose des
loulous à 7.30 (quartier plus éloigné que VI ou Ikoyi où nous restons la
majeure partie du temps.)
Nous avons environ 30 minutes de voiture avec les
embouteillages, ce qui me laisse du temps pour arriver, puisque ma première
leçon est à 8.50.
Au bout d’un bon quart d’heure, nous passons plusieurs ronds
points, j’avoue reconnaître vaguement mais sans grande assurance, et je vois
mon Nnamdy douter fortement de l’endroit où se situe l’école.
Il a oublié…il
n’ose pas clairement me le dire, mais je le vois bien et moi je suis incapable
de l’aider.
Ma boule au ventre s’accentue, je vois l’heure avancée, bien
évidemment je n’ai pas l’adresse avec moi…juste au pire le numéro du directeur
de l’école pour lui dire mon retard.
Nous décidons de prendre une route, puis finalement faisons
demi tour, empruntons une autre pour nous retrouver à touche touche dans les
bouchons.
Il est déjà 8.15…je boue au fond de moi.
Nnamdy décide finalement de demander à un autre
automobiliste s’il connaît l’école SS Peter and Paul School. Je comprends
difficilement la réponse en dialecte local.
Nous revenons finalement sur la première route empruntée, et
ne prenons pas la première à gauche mais la troisième.
Je reconnais...l’Ecole est tout prêt. Ouf, il est 8.40, je suis à
l’heure !!
Le directeur John me confie mon listing d’élèves pour
l’appel…Euh, quel est le nom, quel est le prénom ?
Je longe les différentes salles de classe, John s’arrête
devant une porte Year 5 B ( équivalent CM1)…j’y suis, c’est ma classe.
Lors de mon entrée, tous les élèves se lèvent. J’ai le droit
à un "Good Morning" et pour certains à un « Bonjour, Ca va bien,
merci »…Je pose mon sac, un élève se propose pour essuyer le tableau.
Ca y’est j’y suis, j’ai ma craie blanche dans les mains et
le sourire aux lèvres, je me lance…: « Bonjour, je m’appelle Madame
Aurélie ».
Plus de boule aux ventres, un plaisir fou à partager ce que
j’avais préparé. (Merci à Stefie pour ses conseils avisés de professeur. )
Pour la plupart, ils ont l’envie d’apprendre. N’hésitent pas à
participer. Parfois très actifs voire même trop, je suis obligée de demander le
silence, ou le « Assis toi… ».
Après la présentation basique de « je m’appelle,
comment tu t’appelles ». Nous avons balayé les règles de vie de la classe
avec des mots de vocabulaires, finalement bien connus (« écoute, écoutez,
regarde, regardez…).
Pour finir, j’avais emporté une enceinte et je leur ai fait
écouter puis chanter notre traditionnel alphabet, version Chantal Goya. Ils
étaient au top, et moi j’ai eu la chanson toute la journée dans la tête.
Dès que la sonnerie a retenti, ils se sont tous aglutinés sur moi. Il fallait me toucher, toucher mes cheveux, mes affaires...j'ai eu du mal à avoir le dessus. Certaines élèves m'enlaçaient de manière affectueuse. Tellement émouvant et effrayant à la fois!
Je parviens difficilement à rassembler mes affaires, leur maître arrive et fait régner en un instant un silence glacial en classe.
Je quitte l'école, fatiguée, et oui je comprends mieux maintenant les
professeurs qui sont vidés après leurs heures de cours…l’énergie dépensée était à son
maximum mais je suis ravie, heureuse de m’être lancée dans cette aventure.
J’ai hâte de les retrouver la semaine prochaine.
J’ai hâte de les retrouver la semaine prochaine.