Après avoir été
repoussées d’un mois et demi, les élections Nigérianes sont enfin terminées.
Fin mars, c’était
pour les présidentielles, et we dernier, les Nigérians élisaient les
gouverneurs.
Depuis janvier,
nous sommes dans cette attente latente de ce qu’il va se passer : y’aura
t’il émeutes ? Contestations ? Rebellions ?
Ici, il est
difficile d’accepter sa défaite sans violence. Tout est sujet à la polémique. Pas
de réelles statistiques, lorsque l’on sait que le recensement de la population
est déjà très limité.
« La folie de la démocratie africaine est qu'elle se limite à
des élections. La démocratie en Afrique est le plus souvent réduite à la
propagande électorale et à des élections, sans oublier que la plupart des
élections en Afrique ne sont ni libres ni équitables. »
Par
quelques ruses que ce soit, un citoyen peut facilement voter deux fois ou alors
donner sa carte (donc sa voix) contre quelques nairas.
Dans
un pays où la corruption est reine, il est difficile de savoir ce qu’il va se passer.
Les
préconisations de sécurité de l’ambassade et des entreprises ont été très
largement prises au sérieux et respectés :
-
« Quarantaine durant le WE des élections », pas de circulation
autorisée, on reste chez soi.
-
Faire un stock de nourriture et d’eau sur plusieurs jours au cas où
l’interdiction de circuler se prolongerait.
-
Respecter les couvres feu pour la veille du scrutin et le jour du
dépouillement.
-
Ecole fermée le jour du dépouillement (le lundi)
Ah,
il est vrai, que ce climat n’inspire pas vraiment la zen attitude, mais nous
concernant lors du premier tour, nous étions plutôt étonnés de voir le stress
que certains expatriés pouvaient emmagasinés, jusqu’à ne pas mettre leurs
enfants à l’école deux jours avant et deux jours après le scrutin. Une petite
minorité avait même préparé leur sac d’appoint et se tenait prêt en cas
d’éventuelle évacuation du pays !
Sujets
de toutes les discussions, à l’école, dans la rue, avec sa nanny ou son
chauffeur, tous étaient partagés entre la victoire de BUHARI ex militaire aux
commandes du parti APC (ancien dictateur dans les années 80) ou de la
réélection de Good Luck Jonathan pour le PDP.
La
campagne présidentielle fût rude. Affichages permanents dans la rue, camions
balais qui balancent des tracts, objets publicitaires (nourritures non
périssables, crayons, autocollants…) aux couleurs de son parti, manifestations dans les différents QG…une ambiance hors du commun !
Campagne PDP |
Paquets de pâte à la couleur de PDP |
Finalement,
plus de peur que de mal…le WE que tout le monde appréhendait tant, s’est
déroulé sans histoire.
Entre
jeux de société, piscine avec les enfants, nous avons pu suivre pas à pas le
déroulement via nos connexions internet.
Un
jour de scrutin supplémentaire, car le samedi apparemment certains bureaux
n’étaient pas en mesure d’accepter des votants (et oui il n’y a qu’en Afrique
que cela peut se produire).
Le
dimanche a donc été un jour de vote supplémentaire.
Le
dépouillement s’est fait pas à pas jusqu’au mardi, avec une annonce de victoire
certaine du parti adverse donc l’APC. Muhammadu BUHARI est élu nouveau
président du Nigéria.
Emeutes
quasi nulles, sauf dans quelques provinces du Nord, Good Luck Jonathan,
président sortant a fait grand acte de démocratie. Dans une adresse
à la nation le mardi soir, Goodluck Jonathan a convié les Nigérians à
l’unité. Il a appelé ses militants à accepter le verdict des urnes et de tout
faire pour préserver les intérêts supérieurs du Nigéria qui sont les plus
importants.
A
nouveau calfeutrés dans nos campounds, journées bien longues pour toute la
famille, le week dernier fût aussi très calme.
Les
gouverneurs de l’APC ont été élus sans surprise en grande majorité.
Voilà,
donc le Nigéria au main, de l’APC.
De
grands espoirs de changements sont espérés par la population Nigériane, dans
cette victoire.
Qu’en sera t-il vraiment ? Je ferais peut être le point
avec vous dans 4 ans, à la fin du mandat :) … ….