lundi 24 novembre 2014

Si tu vis au NIgéria, tu dois être prêt à accepter cela...



Lorsque nous avons accepté la proposition d’expatriation au Nigéria, nous savions que la vie ne serait pas simple, en tout cas les beaucoup moins paisible que ce que nous avions pu vivre à Chypre.
En effet, sans connaître le pays, le hardship (indice qui évalue la difficulté de vie dans le pays) qui est donné est un des plus élevé avec l’Arabie Saoudite !
Nous savions donc sans même avoir mis un pied dans l’avion que ce ne serait pas simple tous les jours, mais tant qu’on ne le vit pas, on peut tout supporter J

Cela fait maintenant deux mois que nous avons emménagé, et depuis la semaine dernière, où j’ai cumulé plusieurs déboires, je comprends mieux pourquoi le hardship est si élevé.
Jusqu’à présent,  vraiment, j’étais dans mon petit cocon : pleine de bons sentiments et d’envie de générosité, volonté de découvrir ce nouveau peuple, ses coutumes, tout au moins pousser les portes de nos deux presqu’îles VI et Ikoyi, car je sais aussi que où nous logeons nous sommes privilégiés.

Alors voilà, quand tu vis au Nigéria, tu dois être prêt à accepter cela :

> Lorsque tu fais tes courses au Supermarché, il arrive fréquemment que lors du passage en caisse, le prix payé ne soit pas celui affiché. Tu serais en France, après vérification, l’hôte de caisse te ferait immédiatement le prix affiché.
Peu importe, que le magasin ait tort, la satisfaction du client prime, sa fidélité est au combien importante.

Conditionnée par tes habitudes, au moment de payer, tu vas donc manifester le fait que le paquet de biscuit que tu as choisi est affiché à 200 Nairas de moins en rayon.
L’hôtesse de caisse, qui semble déjà éreintée (alors que le magasin vient d’ouvrir), souffle d’avance, car il est compliqué pour elle de lever son popotin pour aller vérifier. Tu comprends, tu lui donnes du travail supplémentaire. En chemin, elle sort de sa poche, une sorte de bâtonnet d’esquimaux, cela ressemble à une sucrerie. Là, ne pas être étonné, ici les vendeurs/vendeuses mangent en magasin, devant les clients.
De là, elle constate que le prix que tu lui a indiqué, est effectivement inférieur à ce qui passe en caisse. Elle le signale donc à la vendeuse en bout de rayon, assise sur son tabouret en train de tchatcher avec la vendeuse du rayon voisin.
Jusque là, il s’est déroulé 10 bonnes minutes où tu n’as toujours pas eu gain de cause.
C’est maintenant que cela se corse. …
La vendeuse au tabouret hausse le ton : « C’est une erreur, le prix est bien de 1150 Nairas et non de 950 N. » Elle te montre le paquet au chocolat qui est bien étiqueté à 1150, mais le tien est à la fraise. Le POP Strawberry n’a pas d’étiquette sur la boite, et le balisage POP strawberry est bien à 950 N.
Ah oui mais «  en  fait c’est le prix des petites boites et toi tu as pris une grande »…donc c’est 1150 et c’est tout.
En plus de t’agresser, car c’est toi la cliente qui a tort, tu es en train de les faire travailler, elle te prend de haut.
Ne supportant pas, bouillant de l’intérieur, tu demandes à parler au manager.
Mais là, personne ne veut appeler le manager( car ils en ont une peur bleue, ils peuvent se faire virer à tout moment) et puis miss hôtesse de caisse n’a pas fini sa sucette !!
La vendeuse arrache du coup les balisages.
Là tu ne dois pas perdre ton sang froid, tu vas chercher toi même le manager.
Et lorsque le libanais, te voit, toi la blanche, rouge écarlate, à bout,  pour ( 200N = 1euro) , avec la vendeuse qui continue à maintenir son bout, il est obligé de lui demander de se taire.
Finalement, tu es prête à laisser ton caddie complet, à ne pas prendre les gâteaux, mais tu auras perdus quasiment deux heures pour rien.
Au final, tu craches dans un anglais finalement très correct ( on parle mieux quand on est ennervé) qu’ils sont malhonnêtes. Tu leur expliques que tu viens plusieurs fois par semaine dans leur magasin, mais que tu n’y reviendras plus et tu cites, le nouveau concurrent libanais qui vient d’ouvrir.
De là, on te te remboursera ton paquet de biscuit, on te l’offrira et on te suivra jusqu’à dans ta voiture, en te disant : « Very sorry Madam, very sorry… »

Bilan : Tu auras mis deux heures à faires tes courses, tu monteras dans ta voiture tremblante d’énervement, mais même si le montant était minime, cette fois ils ne t’auront pas eus !

> Ici au Nigéria, tu ne marches pas. Tu prends ta grosse voiture pour tout déplacement.
Donc quand tu vas faire des courses en dehors des sentiers connus de VI et Ikoyi, il faut bien garer ta voiture quelque part.
Bien souvent, ton chauffeur te dépose juste devant le « magasin » ou l’entrée du marché, et lui va se garer plus loin.
Lorsque tu as fini et que tu le retrouves, il te dit alors que le parking est à 200 Nairas.
Mais voilà, l’homme du parking, t’as vu monter dans la voiture tu es blanche, tu es une oyibos, tu as donc forcément plus d’argent.
Le parking ne sera plus à 200 N mais à 300N. Par magie, la souche de tickets, elle aussi change, en fonction de ta couleur de peau.
Donc sache le, le prix du parking sera toujours plus cher pour toi le blanc !

> Tu as besoin de faire réparer ta voiture ou autre, et tu envois ton chauffeur, car c’est loin et pas forcément dans un lieu très sécurisé.
Il faut que tu saches que dans le devis qu’il te ramènera, il y’aura sa commission intégrée !
Et oui ne soit pas choqué, que ton chauffeur se prenne de l’argent sur ton dos, car ici à partir du moment où tu leur demandes de te rendre un service (faire une course ou autre, même minime), même si le ticket de caisse te montre clairement le montant, il aura toujours pris une partie de la note pour lui.

> Le dimanche, le chauffeur ne travaille pas, et puis certains soirs comme le samedi, et que tu sors tard, tu ne vois pas l’intérêt qu’ils t’attendent jusqu’à pas d’heures, surtout si ton mari a un permis local et qu’il peut conduire.
Seulement voilà, dès que tu te déplaces, sans ton chauffeur, des précautions sont à prendre.
- D’une part, ne jamais oublier de s’enfermer fenêtres et portes (c’est déjà le cas avec ton chauffeur)
- Mettre ta ceinture de sécurité, à l’avant comme à l’arrière (cela ne change pas non plus de tes habitudes, ici la conduite est très dangereuse)
- Prévoir toujours dans l’accoudoir du milieu quelques billets (des petites coupures).
- Evite de laisser ton sac et/ou objets de valeur (téléphone) à vue.
- Ne pas ouvrir ta porte et éviter ta fenêtre si tu te fais arrêter.
- Enfin, ne jamais donner de papiers d’identité. Ton passeport reste chez toi en milieu sécurisé.
Un des nombreux check point police ( celui ci est vide)


Nous nous sommes fait arrêtés dimanche dernier avec les enfants.
Tous gais d’aller prendre le bateau pour aller à la plage, au feu sur la route, deux flics attendent dans leur cabanon.
Dès qu’ils nous voient, ils demandent à David de s’arrêter.
D’habitude, lorsqu’il fait nuit, et qu’ils sont là et te demande de t’arrêter, tu ralentis, tu allumes ta lumière, tu fais ton plus beau sourire mais tu ne t’arrêtes surtout pas.
Là, c’était différent, nous étions le matin, il faisait grand jour, les enfants étaient avec nous.
On se gare à l’endroit indiqué.
Première erreur : David ouvre légèrement sa fenêtre pour parler.
On lui demande son permis local.
Seconde erreur: il leur donne.
Et de là, ils nous accusent d’avoir griller le feu au rouge.
David  ne lâche rien, échange avec eux, et ne voulant pas nous laisser partir, leur demande qu’elles sont les solutions.
Evidemment, la solution pour nous les Oyibos, c’est de payer. Ils veulent 20000 Nairas (soit 100 euros sachant qu’ici le smic est à 19000 N).
Cela traîne, ils ne veulent pas nous laisse partir, ils détiennent le permis.
Nous montons en pression, je commence à me mettre à pleurer, les enfants aussi…Je décide alors d’appeler Karine et Vincent, nos amis, lui est Vice consul, en charge de la sécurité…ils pourront nous aider.
Je tremble, bafouille, je sens Karine aussi tendue au bout du fil. Vincent, militaire de carrière, est déjà avec d’autres contacts en ligne, prêt à nous envoyer une patrouille de Mopol (personnes armées chargées de ta sécurité).
De l’autre côté, David propose aux flics, d’aller directement voir leur chef au commissariat, et de me laisser partir avec les enfants et une voiture de l’ambassade.
Ils réclament encore les 20000 N, mais nous leur montrons notre fameux accoudoir, et nous n’avons que 500 N, à l’intérieur.
15 minutes se sont écoulées, la patrouille de Vincent est prête à arriver. Mais les flics se lassent, nous ne sommes pas les bons pigeons.
Ils prendront les 500 nairas, et rendront finalement le permis à David.
Tremblante, en larme, pour la première fois, j’ai vraiment eu peur !

>  Ici tout va bien tant que tu n’as pas besoin d’acheter autre que de l’alimentaire ! Quand ton câble d’alimentation batterie lâche, et que tu ne retournes pas en France pendant plusieurs semaines, tu es obligée de te tourner avec les revendeurs existants.
Après des tentatives dans des « grandes surfaces » où ils sont censés recevoir demain le câble (mais 6 jours après, c’est toujours demain), tu te retournes vers des plus petites boutiques. Tout d’abord, tu paies ton câble, une fois et demi plus cher qu’en France. Quand tu arrives chez toi, tu te rends compte que tu t’es planté sur la puissance, et qu’il te faut un 60W et non un 85W… «  oui je suis blonde J »
Tu y retournes, mais trop tard tu as retiré le film plastique de la boite, tu dois donc payer à nouveau 30% de plus pour l’échange !
Mais ce n’est pas grâve car tu es « Oyibos » et tu peux payer.


Enfin, voilà quelques premières mauvaises expériences, mais avec le temps, l’être humain s’habitue…Keep Calm.


4 commentaires:

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  2. Bah oui, c'est la vie (au Nigéria)....Lili !!!

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  3. Je découvre ton blog, un vrai petit bijou qui me rend toute nostalgique hihi (SI SI!!!), Comme on dit la bas "This is Naija", oui y'a des moments tu pètes un câble, faut garder son sang froid. Par chance nous n'avons jamais eu d'embrouille avec les flics, ni en supermarché. Pour ce qui est du chauffeur, c'est la société d'Anthony qui le rémunérait et qui "gérait" sa carrière du coup il était bien sérieux et n'a jamais abusé, et de toute façon nous étions généreux avec lui ( des petits bonus chaque week end, car il était adorable et très pro). Bref, hâte de lire tes prochains articles, c'est vraiment très intéressant d'avoir ton point de vu!

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  4. Ça me rappelle des souvenirs tout ça... quand j'y suis allée pour le boulot... ! Super blog, continue

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